Crevard

L'avarice. Cette sombre bête noire qui sommeille en notre for intérieur. Un des sept péchés capitaux. C'est cette aberration qui s'est infusée à même ce liquide. C'est de là même que vient ce nom : Crevard. Un ancien terme pour décrire cette partie radine qui veut tout garder pour soi. C'est un peu ce qui nous est arrivé. À la base, on ne voulait même pas sortir cette bière. On préférerait de loin la garder, la laisser encore mûrir dans ses barils de bourbon Widow Jane de 15 ans d'âge. Mais vous savez quoi ? Après 17 mois à se languir, quelqu'un nous a convaincu que ce produit était fin prêt.

Noire comme la pénombre, cette bière laisse sur les rebords de votre verre un léger tracé huileux couleur noisette. Au nez, c'est la chaleur de l'alcool s'entremêlant au parfum du bourbon qui prend le dessus sur des notes de butterscotch, de vanille, de chocolat noir, de mélasse et d'avellanes. En bouche, la première sensation qui s'emparera de vous sera indéniablement ce mouthfeel bien rond et gras. Vous sentirez encore la chaleur de l'alcool revenir en force ici et descendre lentement, du fond de votre gosier jusqu'à l'épigastre. Une très légère acidité se pointe à l'orée de votre bouche avant de laisser place aux notes sucrées de mélasse et de gâteau au chocolat noir. Après chaque gorgée, vous découvrirez des arômes latents ; un peu de vanille, un peu de mélasse, beaucoup de tendresse ; et qui se répandent un peu partout dans votre bouche. Qu'ils proviennent du vieillissement en fût ou tout simplement du mélange de grains, ils apportent une légère sécheresse qui clôt à merveille chaque gorgée de ce nectar dont, comme son nom l'indique, vous voudrez vous aussi garder chaque gorgée tel un avare devant une fontaine de jouvence.

Un gros shoutout à Art Jonathan Bigras , notre incontournable lorsque vient le temps de créer des étiquettes pour ces beaux gros stouts. Merci à toi, ton travail est toujours plus qu'apprécié!